Manon Brulard (Belgium)
Here, you will find the English version of the biographical note of the laureate, followed by the French one and some photos. — Voici la version anglaise de la notice biographique du lauréate, suivie de la version française et de quelques photos.
Having grown up in Belgium, Manon Brulard was keen to travel far away from a very young age. The Belgian-born woman therefore left at 16 for two months to Canada. Aged 18, she visited the US and Spain. Manon Brulard and her family had moved into an old abbey converted into housing. She grew up with a sense of freedom which proved crucial to her future. Her family vacations were all about hiking. Hopeful of helping people move ethically and sustainably, Manon Brulard opted to study tourism but did not find her way into the tourism industry at the time. Having already doubted her intellectual abilities as a teenager, it represented a further setback.
Her first marathon served as a catalyst: “If I can run 42 km, I may as well go back to studying too”. She therefore enrolled in commercial sciences (being 10 years older than her classmates) while working during the evenings in order to pay her rent. Three intensely difficult years payed off and probably changed her life.
Manon Brulard’s first job was in a company aiming to bridge the digital divide and help everyone become an actor in the digital revolution. She then co-founded a coding school for refugees and also mobilized on the gender gap issue on Wikipedia – the platform hosts 18% female profiles.
The small matter of a 13,000 km bike trip from Brussels to Tokyo made her feel her body free for the first time, according to her. On one hand, she archived the extraordinary diversity of both cultures and landscapes. On the other hand, she made a film, which gave voice to all women who cycle around the world like the groups of Iranian cyclists fighting for the environment and for an improved cycling infrastructure. She adds that travelling by bike creates a certain vulnerability since nothing separates us from our environment. Her documentary “Women don’t cycle” has been screened 120 times in 14 different countries and aims to encourage women to take up cycling and to inspire people to go on cycling trips. For her, slow travel is a fitting response to many social issues.
Once back in Brussels, she created the “Welcome To My Garden” (WTMG) site with her partner. It represents a network of citizens who make their gardens publicly accessible to people travelling on foot and by bike who can camp here for free – all in the midst of the Covid period. There are currently almost 6,000 gardens on the platform and the initiative is established in France, Spain, England and the United States. This allows, for instance, a woman of a certain age who no longer can travel to let the adventures of her visitors come to them.
Convinced that travelling by bike or on foot is a response to the overtourism issue, she founded Slow Travel Pass, a social enterprise that organises bike trips. Her objectives are threefold:
- fight against social isolation because its gardens project facilitates meetings, often between the countryside and the city,
- travel in an ecological way,
- support the local economy by travelling to less touristy regions.
She receives this award for the projects she creates and her desire to have a positive impact on society. Her mantra is “doing is the best way to think”.
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Manon Brulard (Belgique)
Née en Belgique, Manon Brulard avait dès le plus jeune âge l’envie de voyager très loin. Elle avait ce sentiment que la Belgique est trop petite. Elle part donc à 16 ans pendant deux mois au Canada puis à 18 ans aux USA et en Espagne. Par ailleurs, elle a déménagé avec sa famille dans une ancienne abbaye reconvertie en habitat groupé. Elle y goûte une liberté probablement déterminante pour la suite.
A l’adolescence, elle doute de ses capacités intellectuelles. Ses vacances en famille, elle les passe en faisant beaucoup de randonnée. Elle étudie le tourisme dans l’espoir d’aider les gens à bouger de manière éthique et durable, mais ne trouve pas sa voie dans le secteur du tourisme à ce moment-là. Elle se lance alors dans son premier marathon qui lui a servi de déclic: “Si je sais courir 42 km, je peux peut-être reprendre des études aussi”. Elle s’inscrit donc en sciences commerciales (en ayant 10 ans de plus que ses camarades de cours) en cours de jour puis du soir tout en travaillant en même temps pour payer son loyer. Trois années super intenses lui ont changé sa vie.
Son premier travail est dans une structure pour combler la fracture numérique et aider chacun à devenir acteur de la révolution numérique. Elle cofonde une école de programmation informatique pour les personnes réfugiées et se mobilise également sur la question de genre sur Wikipedia – la plateforme n’héberge que 18% de profils féminins.
Puis, elle décide de faire un voyage de 13.000 km à vélo de Bruxelles à Tokyo sur un engin sur lequel – elle dit – avoir senti son corps se libérer pour la première fois. Pour archiver l’extraordinaire diversité de cultures et de paysages, mais aussi réaliser un film qui donnera la parole à toutes ces femmes qui font du vélo à travers le monde comme ces groupes d’iranienne cyclistes et activistes se battant pour l’environnement et pour des meilleures infrastructures. Elle ajoute que voyager à vélo crée une certaine vulnérabilité puisque rien ne nous sépare de notre environnement.
Son documentaire “Women don’t cycle” a été projeté 120 fois dans 14 pays et vise à encourager les femmes à prendre leur vélo et à inspirer les gens à partir en voyage à vélo. Pour elle, le voyage lent est une réelle réponse à plein d’enjeux de société.
Une fois de retour à Bruxelles, elle cree avec son compagnon le site “Welcome To My Garden” (WTMG), un réseau de citoyen(ne)s qui ouvrent leur jardin pour que des personnes voyageant à pied et à vélo puissent y camper gratuitement pour la nuit – tous en pleine période de Covid. Il y a actuellement presque 6.000 jardins sur la plateforme et l’initiative s’implante en France, Espagne, Angleterre et aux Etats-Unis. Cela permet par exemple à une dame d’une certaine age qui ne sait plus voyager de laisser venir à elles les aventures de ses visiteurs.
Convaincue que voyager à vélo ou à pied est une réponse à une problématique du tourisme, elle fonde Slowby, une entreprise sociale qui organise des voyages à vélo. Pour elle, ses objectifs sont de trois ordres:
- lutter contre l’isolement social car son projet des jardins facilite des rencontres, souvent entre campagne et ville,
- voyager de manière écologique,
- soutenir l’économie locale en voyageant dans des régions peu touristiques.
Elle reçoit ce prix pour des projets qu’elle crée et de sa volonté d’impacter positivement la société. Son mantra est “faire est la meilleure manière de penser”.