Marième Fall-Albertini (Senegal/France)
Here, you will find the English version of the biographical note of the laureate, followed by the French one and some photos. — Voici la version anglaise de la notice biographique du lauréate, suivie de la version française et de quelques photos.
She was born as Marième Fall from a family active in the medical sector, in St. Louis, the former Senegalese capital, a city honoured as UNESCO World Heritage Site, now socially threated by overfishing and in general by climate related floods. Raised with four siblings – after a divorce – alone by her mother, Marième engaged herself – besides the school hours – in playing football, handball and theatre.
As her childhood dream was to work as a “manager” – in whatever sector – she went to Dakar University to get the basics of English language and left Africa. Her mother financed the ticket by selling her jewellery.
For the first time in a plane, she arrived in Paris at Charles de Gaulle in the early hours of a rainy November morning. Questioning herself if such an environment could be her future and waited by no one, she managed to travel to be hosted friends of the friends of the family in Saint-Denis in the North of Paris where the tomb of the kings of France is located.
She enrolled at university in technical marketing. Only woman in the course, she became the mascot of the basketball team, which won the French university championship. With her 169 centimetres, she contrasted with the testosterone-guided giants of more than two meters.
After her diploma – to really qualify to become a “manager” – she added two other courses: human resources as well as management and business administration.
To finance her existence and her studies, she had moved to the mansion of a 95-year-old French woman of old nobility and looked after her. In addition, she involved herself in babysitting, African hairdressing, telemarketing and airport ground staff.
With those three university diploma, she married a man from the island of Corsica, played harp, became a mother, danced cha-cha-cha, rock and roll, salsa and waltz and started working as a head-hunter and expert in “intelligence economy” (that means advising companies on be strong holds of their competitors).
Her specific profile seduced ONERA, the French public leader of aerospace research to offer
her a job in recruitment and finally – to become the director, for eleven years – of their wind tunnel centre in Modane, the French Alps, near the Italian border. Based on the – after WW2 – deported German-Austrian wind tunnel installation, which was the first one reaching the speed of sound, the wind tunnel of Marième with some 150 staff is nowadays the most powerful sonic wind tunnel in the world, having improved the performance of Airbus, Falcon, Mirage, Rafale and others.
Besides all those activities, she left her mark as well in the civil society with two projects:
– She is part of a local French project to advise young people (often with problems) on their career path.
– She created TEUWA, an NGO active in Senegal, to contribute to the development of schools in rural areas.
To increase the efficiency and the influence of ONERA on the international level, Marième was just nominated head of their Brussels EU office.
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Marième Fall-Albertini (Sénégal/France)
Elle est née sous le nom de Marième Fall, d’une famille active dans le secteur médical, à Saint-Louis, l’ancienne capitale sénégalaise. Saint-Louis est une ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, aujourd’hui menacée socialement par la surpêche et, plus généralement, par les inondations liées au climat. Élevée seule avec ses quatre frères et sœurs – après un divorce – par sa mère, elle s’adonne – en dehors des heures de classe – au football avec les garçons du quartier, au handball et au théâtre.
Comme son rêve d’enfant était de travailler comme « manager » – dans n’importe quel secteur – elle est allée à l’université de Dakar pour acquérir les bases de la langue anglaise avant de quitter l’Afrique. Afin de permettre à sa fille de réaliser son rêve, sa maman vend ses propres bijoux pour lui acheter le billet d’avion.
Pour la première fois dans un avion, elle arrive à Paris, à l’aéroport Charles de Gaulle, aux premières heures d’un matin pluvieux de novembre, se demandant si un tel environnement pourrait être son avenir. N’étant attendue par personne, elle réussit à voyager pour être hébergée par des amis d’amis de la famille dans la ville de Saint-Denis, au nord de Paris, là où se trouve le tombeau des rois de France.
Elle s’inscrit à l’université en technique de commercialisation dans la section études et basket. Seule femme du cursus, elle devient la mascotte de l’équipe de basket-ball, qui remporte le championnat universitaire français. Avec ses 169 centimètres, elle contrastait avec les géants de plus de deux mètres guidés par la testostérone.
Son diplôme en poche, elle poursuit son parcours pour avoir les qualifications qui lui permettront de devenir manager. Elle réussit ainsi à avoir un Master 2 dans la gestion et l’administration des entreprises et des ressources humaines.
Pour vivre et financer ses études, elle échange quelques services d’aide et d’accompagnement d’une dame de 95 ans issue de la noblesse française contre un hébergement gratuit. En parallèle de ses études, elle effectue plusieurs petits boulots : baby-sitting, coiffure africaine, télémarketing, ménage et hôtesse au sol pour l’aéroport de Paris.
Elle épouse un jeune Corse et breton, devient mère de deux enfants, joue de la harpe, danse le cha-cha-cha, le rock’n’roll, la salsa et la valse et commence à travailler comme chasseuse de têtes, fait du conseil en recrutement/management et de l’intelligence économique.
Son profil a séduit l’ONERA, le centre français de recherche aérospatiale qui l’intègre à son équipe de recrutement, avant de lui proposer le poste de Directrice du centre de Modane-Avrieux, dans les Alpes françaises, où sont installées une grande partie des souffleries de la France.
Pendant 11 ans, elle a géré ce centre qui abrite donc l’un des joyaux de l’Europe, la soufflerie S1MA. Construite à 10% par les allemands dans la frontière autrichienne, elle fut démontée et transférée au cœur des Alpes françaises, après la Seconde Guerre mondiale. Elle est aujourd’hui la soufflerie sonique la plus puissante au monde, ayant amélioré les performances des Airbus, Falcon, Mirage, Rafale et bien d’autres.
En plus de toutes ces activités, elle a également laissé sa marque dans la société civile avec deux projets :
– Elle fait partie d’un projet local français visant à conseiller les jeunes (souvent en difficulté) sur leur parcours professionnel.
– Elle a créé TEUWA, une association savoyarde qui œuvre pour contribuer au développement des écoles dans les zones rurales sénégalaises.
Afin d’accroître l’efficacité de l’ONERA (Office National d’Études et de Recherches Aérospatiales) au niveau international, elle vient d’être nommée Représentante de l’ONERA auprès des institutions européennes à Bruxelles.